Par traumatisme, il faut entendre pour lui, les suites des chocs comme des agressions sexuelles, des guerres, des attentats, mais pas seulement, toutes autres sortes de vécus douloureux, comme des deuils difficiles, des divorces et de la maltraitance physique et psychologique. Pour lui, le souvenir ne signe pas l’évidence d’un traumatisme, une personne peut vivre dans le déni du souvenir et souffrir quand bien même de stress post-traumatique sans même s’en rendre compte.
Selon Bessel van der Kolk, en subissant un traumatisme, c’est la partie archaïque ou encore reptilienne de notre cerveau qui est touchée. Pour lui, parler ne suffit pas pour guérir de ce stress post traumatique. Le choc a affecté dans le cerveau cette partie servant à réguler les fonctions vitales comme la respiration, le rythme cardiaque, le système nerveux etc. La personne ayant subi le choc, a énormément de mal à vivre dans le présent, son système nerveux est particulièrement déséquilibré, la laissant en proie à des réactions émotionnelles exacerbées, un manque de concentration, des relations parfois difficiles avec les autres et bien d’autres handicaps encore.
Si une thérapie par la parole s’avère indispensable, une approche corporelle l’est également et peut-être encore davantage. Après avoir étudié différentes approches, le dr Bessel van der Kolk, s’est penché très sérieusement sur le yoga. « J’avais lu que le yoga Il propose aujourd’hui, dans son centre un yoga dit « trauma sensitive yoga » Le yoga aide énormément. Il rééduque le corps d’un point vue physiologique, physique et psychique à vivre à nouveau le moment présent, notamment en ancrant l’attention sur la respiration. Autre raison : lors d’un traumatisme, les victimes n’ont pas eu le choix. Elles n’ont pas eu de contrôle sur la situation, elles étaient comme paralysée. Sur un tapis de yoga, la personne est libre d’arrêter sa pratique lorsqu’elle le souhaite, de quitter une asana si elle le désire, et également de réaliser que si l’une d’entre elles est inconfortable, cela ne dure pas, et elle peut l’arrêter. La personne apprend à pratiquer l’intéroception… cette capacité à ressentir son activité physiologique, du moins à reprendre contact avec ce fil rompu lors du choc. Mais attention, même si le yoga s’avère très efficace pour retrouver une qualité de vie, c’est la discipline qui paie ! Il devrait être pratiqué un peu chaque jour, même si c’est à dose homéopathique. Selon ce spécialiste, 8 semaines de pratique régulière suffisent pour commencer à en sentir les bénéfices !
A ce propos, tous les yogas ne se valent pas. Pour soulager les états de stress post-traumatiques, les patients ont avant tout besoin d’un yoga plutôt doux, lent et centré essentiellement sur la respiration et des mouvements les plus simples possibles afin de faciliter les efforts de concentration. Par ailleurs, il est important que les personnes puissent avoir l’espace pour être en contact avec leur ressenti et garder le contrôle de ce qu’ils veulent faire ou non.